Le rotin liane a été utilisé pour faire du papier dans plusieurs régions de Chine surtout dans le sud-est (Zhejiang, Jiangxi) pendant presque 1000 ans. Il a aussi été utilisé au Sichuan mais dans une moindre mesure par rapport à la production du sud-est.
De nombreux manuscrits de Dunhuang de couleur jaune ont été identifiés comme du papier de rotin. La fabrication de papier avec des fibres de Calamus rotang commence au 3e siècle à Shanji (ancienne Zhengxian – Zhejiang) où le rotin aurait été planté sur des centaines de lieues dans les montagnes, le long de la rivière Shanji. Ce papier est appelé Shandeng. C’est le papier le plus populaire sous les Tang (618-907), sa production n’est plus cantonnée à Shanji, mais se rencontre aussi dans les districts voisins des provinces du Zhejiang et Jiangxij.
Divers documents officiels rapportent au début du 8e siècle que le papier est envoyé comme tribut en nature.
Le code administratif spécifie que le papier blanc de rotin doit être utilisé pour les décrets de réquisition et punition, le papier bleu pour les messages d’offrande au temple taôiste de Daijingong, le papier jaune, pour les ordres impériaux.
Le papier est décrit comme lisse et durable de diverses couleurs. Il est utilisé pour la calligraphie, et la confection des livres. Il a aussi été employé pour la confection des sachets à thé car sa texture ferme et relativement hermétique permet de bien conserver les arômes.
Le rotin s’épuisant au Shanji, son exploitation s’est déplacée de l’ouest vers l’est du Zhejiang durant la dynastie Song (960-1279). Mais progressivement la ressource s’épuise car le rotin n’est pas cultivé.
Sa disparition est également liée à l’accroissement de l’utilisation du bambou comme matière première dans la fabrication du papier, qui le remplace ainsi que le chanvre. En effet le bambou est devenu le premier matériau à papier au milieu de la dynastie Tang.