La récolte a lieu entre novembre et février. Les arbustes d’un an sont choisis de préférence pour leurs fibres tendres. Les branches sont coupées à une longueur d’environ 1m20 ; pour faciliter le pelage des écorces, les fagots sont couchés dans un chaudron métallique rempli d’eau où ils sont recouverts d’une toile grossière épaisse qui permet de retenir la vapeur. Le dispositif est chauffé pendant 5 à 7 heures.
Après étuvage les écorces peuvent être directement séparées du bois puis mises à sécher au soleil.
L’écorce est appelée à ce stade « écorce noire » à cause de sa couche la plus externe qui doit être éliminée. Elle est grattée à l’aide d’une lame de couteau.
L’écorce blanche est laissée à tremper pendant toute une journée pour faciliter l’élimination des éléments solubles et la pénétration dans les fibres de la solution alcaline. Puis les écorces sont coupées et réunies en paquets pour la cuisson alcaline. Les écorces sont placées dans un baquet contenant une lessive caustique pour bouillir pendant trois à quatre heures. Cette opération permet d’éliminer la lignine et les matières incrustantes (pectines, amidons). Les lessives sont préparées soit à base de cendres de bois soit de réactifs alcalins (soude, chaux ou carbonate de sodium). Après cuisson, les écorces sont rincées dans l’eau courante pendant une demi-journée afin d’éliminer lessive et substances dissoutes.
Pour blanchir les écorces, leur immersion dans l’eau courante se prolonge pendant plusieurs jours afin de les exposer au soleil.
L’élimination des impuretés dures ou colorées est effectuée à la main dans l’eau froide
La pâte est ensuite écrasée selon diverses méthodes : à l’aide d’un long gourdin sur une pierre plate ou sur une planche de bois dur, d’un battoir vertical et plus récemment en pile hollandaise japonaise appelée naginata.
Pour procéder à la mise en feuille, la cuve est tout d’abord remplie d’eau puis la pâte est versée dans le cuvier. Un agent dispersant est rajouté à la pâte qui est brassée.
Les méthodes utilisées s’appellent webal, ssangbal et jangpanji.
Dans la méthode du Webal, la feuille est formée en général de deux couches. Elle est couchée sur une planche en bois : soit la feuille est déposée seule, soit une seconde feuille est déposée à sa surface, tête-bêche pour ne former qu’une seule feuille.
La méthode du Ssangbal est dérivée du nagashizuki japonais qui réapparait après 1900 (la méthode avait été importée au début du 15e siècle quand la production devait être accélérée).
Dans le Jangpanji, qui est utilisé pour la fabrication des feuilles de grand format, la forme est maintenue par deux personnes à chaque grande extrémité. La feuille est formée par couches successives de pâte.
Dans tous les cas, les feuilles sont couchées à l’aide du tamis mobile en une pile ; elles sont séparées ou non par un élément intercalaire (fils, tiges) qui facilitera la séparation après le pressage. Avant de soulever le tamis, le tas de feuilles est pressé à l’aide d’un rouleau de bois afin d’éliminer les bulles d’air. Le pressage est réalisé sous charge ou dans une presse à levier. L’égouttage se fait lentement (12 heures). Pour être séchées, les feuilles sont brossées sur une surface lisse : planche de bois, sur le sol en papier huilé, chauffé, sur des plaques métalliques chauffées à la vapeur.
Le calandrage ou Dochim est l’étape qui rend le papier plus compact, moins poreux et qui lui donne une surface lisse. Les feuilles sont ré humidifiées en petits paquets d’une dizaine puis sont martelées sur une pierre plate à l’aide d’un maillet à pied.